Ne me dites pas que j'ai une gueule de déterré, je le sais parfaitement. J'ai eu un problème un très très gros problème. Disons que je n'aurais jamais souhaité avoir de nouveau mes soucis de médicaments. Sans le vouloir hier soir je me suis plongé dans le coma comme un crétin alors que Miguel n'était pas avec moi pour m'aider. Du coup j'ai repris connaissance à huit heures du matin. Douze heures en étant complètement ailleurs, je ne dormais pas, non c'était pire en fait. J'ai eu le temps de me doucher, de me raser, enfin de faire ma toilette quoi. Mais là cruel dilemme. Je m'habille comment ? J'accompagne le fait que j'ai d'énormes cernes plus des yeux explosés ou bien j'essaye d'arranger le coup ? Je ne sais vraiment pas puis pour le moment je ne vais pas me soucier du reste. Je ne sais même plus si on a cours ou non, mais je sortirais mon certificat de maladie et c'est tout, on ne me fera pas suer longtemps. Je m'allonge en boxer dans mon lit et soupire. Il va falloir que je rattrape un peu de sommeil. Même si ce n'est qu'une heure, ça sera toujours ça de pris. Je ferme les yeux et me roule en boule sous ma couette. Avoir un appartement en ville est plutôt chose correcte. Au moins on est au calme. Je finis par m'endormir et plonger dans un rêve noir, sans bruit, sans image, juste le vide.

Là par contre je devrais peut-être me dépêcher en réalité. J'ai dormis deux heures et il est onze heure du matin. Bon je n'aurais pas cours de la matinée mais il faut que j'aille excuser mon absence. J'attrape mon téléphone et appelle mon chauffeur pour qu'il m'attendent avec la limousine en bas de mon duplex. J'ouvre mon placard à la volée et attrape une chemise à col remonté ainsi qu'un jean noir. J'enfile le tout par dessus mes sous vêtements propres et j'enfile mes basket hautes. Je dis que je le fais rapidement mais en réalité il me faut cinq bonnes minutes pour m'habiller, d'habitude je prends moins de temps mais là j'ai carrément les mains qui tremblent sous l'effet secondaire des cachets que j'ai pris hier.

Une fois en route, je vérifie que j'ai bien tout. Mes lunettes de soleil au cas où, ma veste en cuir, mes écouteurs, c'est bon tout est bien là. Je regarde la route afin d'éviter d'attraper le mal des transports qui me prend un peu trop souvent à mon goûts ces temps-ci. Lorsque mon chauffeur se gare, il vient m'ouvrir et je descends rapidement. Sauf qu'en me levant, j'ai légèrement la tête qui tourne. Quelle idée aussi de venir alors que je suis pas bien mais tant pis, les gens m'ont vu arriver donc je dois avancer. Je commence marcher avec mon sac à la main et me dirige vers Bunjil. Je dois d'abord aller signer le dépôt d'absence. Je n'irais pas en cours de la journée c'est décidé, je n'arriverais à rien suivre de toute manière.

Une fois que le tout est fait, il est déjà midi, je soupire ; je ne veux même pas voir mon meilleur ami, il va encore m'engueuler, mais cette fois-ci j'y peux rien, j'ai rien fais pour être comme ça ! Dans la file pour se servir à manger, je me retrouve juste à côté d'un mec blond. Achiel je crois on s'est déjà croisés plusieurs fois sans vraiment dialoguer. La fatigue est forte. Si bien que je fixe un peu trop fort le verre de mon voisin. Normalement il aurait du éclater. Mais par un accès de magie, rien ne se passe, sûrement un annihilateur de pouvoir. Heureusement. Je me dirige vers une table seul, je ne veux pas être dérangé, je vois bien que les gens me regardent bizarrement à cause de ma tête, mais je m'en contre balance pour le moment. Mon regard se pose sur mon assiette, j'ai même pas faim pour le moment. Puis je finis par lever les yeux vers Alek, ce garçon qui est si bizarre avec moi, par moment il me regarde de biais ce qui me fait hérisser le poil sur les avants bras. Je me souviens très bien de ce que l'on a fait ensemble, on s'est juste embrassé suite à un gage pourris. C'est tout rien de plus. Je pose les coudes sur la table et plonge la tête dans mes mains. J'en peux plus, j'ai chaud et je me sens pas bien. Je finis par attendre quelqu'un s'asseoir en face de moi. Je ne regarde pas pour le moment. Je dis juste un faible : « Salut. » avant de regarder en l'air et de faire face à Achiel. Je souris mollement en guise de signe amical. J'ai même mal dans mes muscles faciaux s'en est déconcertant.

A vrai dire j'en ai rien à faire qu'il s'installe à côté de moi, même si c'est plutôt bizarre. C'est bien la première fois que je le vois s'installer de lui même à la même table que quelqu'un. Il me jauge doucement du regard, comme toutes les personnes ici depuis que je suis arrivé, c'est saoulant à la fin mais je ne me dérobe pas. J'ai l'air pitoyable en fait, je me ferais peur à moi même si je me voyais dans un miroir. Il finit par sortir un bracelet de sa poche, plusieurs pierres précieuses y étaient accrochées. Que compte-t-il faire avec ça ? J'ai l'impression qu'il cherche une gemme en particulier, comme si elle avait plus d'importance que les autres. Franchement je ne crois pas vraiment à toutes ses fabulations sur les pierres précieuses et leurs effets sur le corps humain, sauf pour l'ambre, quand j'étais petit, je me souviens d'avoir eu un collier en pierre d'ambre pour soulager mes maux dentaires, mais je demande qu'à renouveler l'expérience pour être sûr. Il décroche enfin le nœud et attrape une pierre verte. Je ne suis pas fort en géologie et tout ce qui est gemmologie. Achiel referme le bracelet et finit par le ranger. Il s'amuse à faire rouler la pierre sous son index. Il l'attrape et la pose sur mon plateau. Je fronce les sourcils en le regardant. « Tiens, elle peut t'aider. Il m'aide à supporter Eva en travaux pratique. » Il connaît Eva ? Oui enfin je suis bête. J'attrape la pierre entre deux doigts, à quoi va-t-elle diantre me servir ? J'essaye de me souvenir rapidement de mes cours de collège en sciences naturelles – chose pas aisée. Oui une jade ! Mais euh … Je le regarde manger sa salade tranquillement alors que moi je me refuse à manger. Non je pousse mon plateau et regarde la pierre. « Merci, et désolé si je ne suis pas bavard, j'ai eu des problèmes et je ne me sens pas bien du tout ... » Je me passe une main dans les cheveux dans le but de les remettre en place. Je me concentre tellement sur la pierre que j'ai peur qu'elle ne se mette à exploser, mais non ça ne fait rien, je suis si faible que je n'arrive même pas à user de mon dos et à la place je commence à voir flou et les yeux qui se voilent à moitié.

Je sers la pierre dans la main, j'ai envie de confier mes craintes mes appréhensions, mais le faire à cet inconnu ne me paraît pas une bonne idée. Je me sens épié, comme si quelqu'un me regardait fixement, inutile de chercher à savoir qui est cette personne. Je tourne la tête dans sa direction et le regarde fixement, depuis cette soirée arrosé qu'on a passé il n'arrête pas d'être bizarre avec moi, mais on a fait que boire et se droguer pour s'éclater rien de plus. Je finis par regarder cette fois-ci mon nouveau compagnon de table qui a bien remarqué la petite scène entre moi et le garçon brun. Qu'il ne s'attende pas à ce que je lui dise quoi que ce soit. Je ne suis pas le genre de garçon à accorder ma confiance parce qu'on me prête une pierre qui est soit disant curative. Parce que pour le moment ça ne m'aide en rien, je me sens toujours aussi mal. « Je … non rien ... » Qu'est-ce qui me prend ? Je passe pour un faible alors que je veux absolument éviter cette attitude. Je finis par regarder baisser les yeux et regarder la table sans vraiment la voir.

Je pose la pierre sur la table et me pose des questions dessus. Qu'est-ce que la jade apporte normalement ? Je ne me souviens plus, ma mère adorait toutes ses superstitions, moi ça ne m'a jamais intéressé même si j'y crois qu'à moité. Je finis par relever mon regard vers Achiel et soupire. « Je n'irais pas en cours cette après-midi, je vais sûrement traîner dans le campus. De toute façon je n'arriverai pas à suivre alors à quoi bon. » J'attrape la pierre et lui retend avec un faible sourire. Il faut qu'il la garde, rien ne pourra aider mon mal qui est ancré. Je finis par me retourner brusquement et me lever. « On se rejoint dehors sur le banc, je vais prendre l'air. » Je me mets en route vers la porte sans prendre mon plateau et regarde fixement Aleksandre en passant à côté de lui. Je m'abaisse doucement à son oreille. « C'est quoi ton problème ? » lui demandé-je tout en me remettant debout et partant fébrilement. J'attrape mes lunettes de soleil et les mets en sortant dans l'extérieur de Karora. Le vent me fouette le visage, et le soleil me chauffe la peau. C'est agréable de sentir l'air frais. J'espère que'Achiel me rejoindra, j'ai envie de parler, même si c'est un à garçon dont j'ignore tout.

Assis sur l'un des bancs devant le bâtiment Karora, j'essaye de souffler, de prendre l'air, de penser à autre chose qu'à tous mes problèmes. Mais plus j'y pense, plus ils sont présents. Ma maladie, cette foutue vie de mutant, Eva et ses magouilles, Alek quand il me fait stresser à me regarder. Je suis vraiment perdu, j'aurais envie de pleurer tellement je ne me sens pas bien, je suis complètement paumé et personne ne semble s'en rendre compte. Je fais le fier devant les autres, mais en réalité je vais si mal que par moment j'aurais envie d'en finir avec la vie. De telles paroles ne devraient pas sortir de ma bouche ni même habiter mon esprit, pourtant elles sont souvent là, présentes et fortes.

Je prends mon visage dans mes mains et essaye d'échapper à mon triste sort. J'aimerais pouvoir dire que je suis normal, mais ce n'est pas le cas. Je finis par lâcher une unique larme qui tombe rapidement sur le sol. Je me refuse de pleurer, je sens quelqu'un s'asseoir à côté de moi. Je suis presque sûr que c'est Achiel, de toute façon si ce n'est pas lui c'est pas important, je suis mal c'est tout ce qui compte. « Je suis là. Alors tu va un peu mieux? Tu as vraiment mauvaise mine. » La voix qui émane de la personne confirme ce que je disais, c'est bien lui. Je finis par lever le regard vers le garçon et sourit à peine. Oui j'ai mauvaise mine et alors ? Je me sens mal et alors ? Je ne vais pas tout te raconter, enfin pas pour le moment en tout cas. J'apprécie vraiment le fait qu'il soit là pour moi en contre partie. Avoir quelqu'un sur qui compter est plutôt rare quand on s'appelle Wyatt Aaron Maxime. J'ai bien Miguel, mais ce n'est pas pareil, sur certaines choses il ne me comprend pas, on est si différent l'un de l'autre. Je regarde Achiel et soupire. Je sais que je ne devrais pas mais je vais le faire. « Non ça ne va pas mieux, rien ne va depuis que j'ai déménagé sur ce putain de continent. Je me sens tellement mal que j'ai envie de retourner à New-York. » dis-je sous la colère. Je ne me contiens plus. Je finis par faire exploser une pierre qui est au sol. Je détourne rapidement le regard et finis par fixer Achiel, son expression m'indique clairement qu'il sait déjà ou du moins qu'il a deviné ce que j'étais. Je regarde le sol l'air penaud et triste à mourir. Si j'aurais eu le choix, je n'aurais jamais voulu de cette existence de mutant. Pourtant c'est ce que je suis. « Oui je suis un mutant, et crois moi je préférerais être normal. »

Je ne m’apitoie pas sur mon sort, je fais front du mieux que je peux. Je devrais peut-être m'excuser auprès d'Achiel.... Il n'est pas psychologue, il est seulement étudiant. Seulement mes lèvres ne s'ouvrent plus, je suis plongé dans un mutisme involontaire. Les mots ne sortent plus. Je finis par reprendre mon visage dans mes mains et appuyer mes ongles sur ma peau. Je préfère souffrir physiquement que moralement la douleur est moins forte. Lorsque je relève le regard vers lui, cette fois-ci tout sort d'un coup. « Tu fais quoi quand tu te sens mal ? Mal à cause d'une maladie, de personnes qui te font du mal ou qui du moins ne le font pas intentionnellement ? Ou même parce que des choses te manquent et que tu aimerais revenir en arrière pour tenter de changer le futur qui est actuellement notre présent ? Je suis délibérément seul et personne ne se rend compte que cet endroit n'est pas pour moi. Que je suis triste à cause de tout ça et que ça me rend fou à l'idée que tout cela me ronge. » Lorsque je parle des gens tournent la tête vers moi. J'en ai rien à faire, ils peuvent me juger c'est leur problème pas le mien. Mais que je n'ai pas de mauvais retours parce que ça risque de mal aller, très mal aller. Je regarde Achiel avec les yeux brillants. Je finis par les essuyer négligemment.

Il pose l'une de ses mains sur mon épaule, ce qui me fait lever la tête doucement, il plonge son regard dans le mien, un de ces regards qui te mets en confiance et qui te dit que tu pourras compter que la personne qui te le fais. « Wyatt, je peux t'avouer que je comprend ce que tu ressens. N'as-tu pas remarqué que j'évite toute personne ici. Sais-tu pourquoi? Je sais très bien que bientôt je vais devoir partir encore une fois dans un autre établissement. J'aimerais être en se moment en Grèce avec ma famille que je ne vois qu'une fois part ans. Mais dis moi pourquoi tu es ici alors que cette endroit de rend si triste? Je veux dire n'as-tu pas une autre solution? » Une autre solution ? Que veut-il dire ? Que je ne suis pas obligé d'être ici ? Je le regarde avec un air effarouché mais toujours avec cette lueur de tristesse et de mal. Il finit par s'approcher de mon oreille pour murmurer : « Cette école n'est pas la seule qui accepte des personnes comme toi. Il y en a au états-unis mais je ne suis pas si sur que sait le mal du pays qui te rend comme ça. » Il se décolle de moi et se lève, je le regarde doucement étonné. Oui ce n'est pas le mal du pays, c'est le tout assemblé qui me fait délirer. Déjà qu'à New-York j'avais des crises mais maintenant que je suis ici et que j'ai rencontré de nouvelles personnes c'est pire. Je suis soulagé que quelqu'un comprenne ce que je ressens. « Allez viens, je n'ai pas l'intention d'aller en cour non plus. Veux-tu aller à un endroit en particulier ? » Il sort encore a pierre de sa poche et me la tends. J'hésite avant de la prendre, ça ne marchera pas bien, je suis trop malade pour que les fabulations sur les gemmes ne marchent sur moi. « Crois moi, le jade peut t'aider. Elle apporte la paix à celui qu'il la porte et je pense que tu en as bien besoin. » Je n'hésite plus cette fois, j'attrape la pierre et la glisse dans ma poche. Je souris faiblement en retour au sien et attrape la main qu'il me tend. Je me lève rapidement et prend la paire de lunette que j'avais posé sur le banc. « Tu as raison, ce n'est pas le mal du pays, je me sers de ça comme excuse, tout est comme à New-York, ou presque en tout cas. C'est surtout les fréquentations que j'ai, sans te vexer … Le garçon de toute à l'heure, Eva, Miguel – même si je l'apprécie énormément – les profs complètement cinglés tout ça y contribue. Puis comme je te l'ai dis je suis malade, voilà ce qui m'a plongé dans cet état là. » dis-je tout en marchant les mains dans les poches de ma veste en cuir. Je lui adresse un regard désolé. Oui je suis navré de te prendre pour mon psychologue, mais j'ai besoin de parler, et tu me sembles digne de confiance.

Passons, je veux me changer les idées, mais seulement je n'ai pas d'idée d'endroit où aller. Puis il faut prendre en compte mon état plus que lamentable. Je soupire doucement. J'ai envie de me doucher, je me sens poisseux et puis le contact de l'eau contre mon corps me donnera peut-être un coup de punch. « On va passer chez moi si ça te gêne pas, j'ai besoin d'une douche et de me changer je sens un peu fort. » dis-je en souriant. Je suis toujours triste mais j'essaye de passer une croix dessus. Puis au moins j'aurais peut-être deux ou trois cachets à prendre pour éviter de réfléchir de trop. Enfin ce n'est qu'un dernier recours que j'utiliserais ça. J'attrape mon portable rapidement et regarde Achiel. Une petite explication s'impose. « Bon excuse moi mais on va voyager en limousine, je proviens d'une famille riche qui gère pleins de choses dans le monde du coup j'ai des moyens, mais ne me juge pas là dessus, je n'aime pas forcément en parler. » Je compose le numéro de mon chauffeur et lui demande de venir le plus rapidement possible à l'université.

Lorsqu'il arrive, mon chauffeur nous fait entrer et demande la destination, je lui indique mon duplex et on part rapidement. Une fois que la voiture s'arrête. Je descends rapidement et invite Achiel à me rejoindre. Nous sommes au pied d'un des immeubles les plus connus de Perth et surtout dans le quartier le plus cher. Je ne fais pas les choses dans la demi-mesure je l'avoue. On entre et monte à mon appartement qui se situe dans les derniers étages. Lorsque j'ouvre la porte. Je me retourne vers lui et souris doucement. « Fait comme chez-toi, je vais me faire un brin de toilette. Et au fait, merci pour tout. » Je m'éloigne et file dans ma salle de bain.

Quand on est un Maxime, la douche devient un véritable rituel, certes on ne prend pas deux heures, mais il faut faire ça dans les règles. Non seulement dans la cabine, il y a des jets d'eaux intégrés, mais également des néons qui colorent l'eau qui coule, le savon est divin et mousse facilement et lorsque l'on a terminé, un séchoir intégré termine le travail en nous projetant de l'air qui nous rince de la tête aux pieds. C'est avec cette idée en tête que je me dénude dans ma salle de bain après avoir fermé le verrou. Je ne suis pas quelqu'un qu'on appellerais de pudique, pourtant je préfère m'assurer que rien ne viendra me gêner. Je soupire doucement, le visage cadavérique que j'ai me fais peur lorsque je passe devant ma glace. J'entre rapidement dans la douche et allume l'eau. C'est partis pour se laver et se rafraîchir un minimum.

Lorsque je ressors cinq minutes plus tard je me sens enfin propre et frais. Ça fait du bien de prendre une douche et rien de mieux que la fréquence de l'eau qui coule sur le corps pour donner un coup d'énergie pour reprendre le cours de sa journée. J'attrape une serviette et termine de me sécher les cheveux. Je termine ma toilette rapidement et ouvre la porte qui est reliée à ma chambre, il y a deux portes dans ma salle de bain, une qui relie à un couloir et une autre à ma chambre, pratique pour passer sans être vu. J'ouvre mon armoire et attrape des vêtements propres, un jean standard et un t-shirt blanc. J'enfile le tout et retourne dans la cuisine.

J'arrive et je vois Achiel boire un verre d'eau. Je souris doucement. « Tu as raison de faire comme chez toi. » dis-je un peu plus content. Me dirigeant vers mon sofa, je m'installe dedans rapidement et ouvre la table basse et en sors une bouteille de vodka. Oui j'ai envie de me servir un verre, un seul. Je doute que mon camarade en veuille, c'est pour quoi je ne lui en propose pas. Puis s'il en veut, il se servira seul. J'attrape un verre dans le bar intégré dans la table et referme le tout. « Ta proposition m'intéresse, j'ai bien envie de parler à quelqu'un de tout ce qui me tracasse, mais je peux compter sur toi hein ? » Je n'ai même pas besoin de réponse en fait, ce garçon est toujours seul, il doit chérir ses amis bien plus que n'importe qui d'autre. Pour lui sa famille et ses proches doivent être dorlotés. Je bois une gorgée de mon verre et soupire doucement.

Achiel s'est installé à côté de moi. Je ne sais même ce qu'il fait vu que je fixe le sol attentivement, lui trouvant un intérêt tout d'un coup très passionnant alors que c'est juste un parquet en lino tout ce qu'il y a de plus normal. J'hésite avant de parler, vais-je oser lui dire tout ce qui me bouleverse ? Même à propos d'Alek, de ma maladie ? Je ne sais pas, je ne devrais pas me dévoiler surtout qu'il m'a clairement fait comprendre que réconforter les gens c'est pas trop son fort. Je lève la tête et vide mon verre pour finir par le poser sur la table. Je me retourne vers lui et souris faiblement. « Tiens toi assis tu vas sûrement tourner de l’œil en entendant tout ce que j'ai à te dire. Achiel, comme tu le sais je viens des States, là bas tout le monde me redoutait, j'étais un peu le garçon à avoir dans ses amis vu que j'étais populaire, j'ai été mêlé à pleins de complots et magouilles, dont j'étais pour la plupart l'instigateur. Jusqu'au jour où j'ai découvert mon don, j'ai ensuite déménagé ici, pour changer d'air et devenir différent, bien entendu c'est peine perdue, avec Eva je suis jamais tranquille, alors j'ai décidé d'entrer en guerre contre elle. Ce n'est pas tout, j'ai une maladie inconnue et impossible à soigner, par moment j'ai des lubies un peu démentielles et ingère autant de cachets que je peux, d'où mon état d'aujourd'hui. Et pour terminer il y a quelques temps, à cause d'un pari débile, j'ai du embrasser un garçon, bien entendu ce n'était qu'un pari, mais on a fait une autre soirée entre amis, et depuis il me regarde bizarrement, tout le temps, pourtant on a rien fait. Je suis complètement perdu et je sais pas comment m'en sortir … » j'attrape mon visage dans mes mains geste que je fais souvent quand je m'énerve ou que je n'arrive pas à rester concentré. Je finis par glisser mes doigts dans mes cheveux et les balayer en arrière. La vie est un échiquier en réalité, tu dois toujours te battre pour garder ta place. Certains sont les rois, comme moi et d'autres les pions dont tu dois te servir pour gagner la partie de la vie. Ça a toujours été comme ça et ça le restera malgré tout ce que l'on essaye de faire.

Achiel réitère son geste. Sauf que cette fois-ci, cela me procure une sensation étrange. Le fait qu'il pose sa main sur mon épaule – même sans arrières pensées – me tire des fourmillements dans le ventre, si bien que j'en tremble légèrement, si faiblement qu'il ne le remarque même pas. Cette fois-ci j'ai peur, peur d'affronter la réalité. « Alors, procédant part étape. Commençons part le plus simple. Ce que tu étais, ne me regarde pas. Ce que tu as fait là-bas, resteras là-bas. On ne peut pas changer le passé. Ce qui nous intéresse c'est maintenant, pour ce qui est d'Eva, je sais déjà que vous avez prévus de vous affrontés à l'aide de paris idiots mais ça va vous passer le temps, je crois même que grâce à ça, vous allez peut-être mieux vous supporter, vous aurez une meilleure estime l'un envers l'autre. » J’arque un sourcil. Vraiment ? Peut-être a-t-il raison. Mais franchement, j'en doute, ça ne serait pas logique. On fait ça pour détruire l'autre, alors je vois mal en quoi ça nous aidera à nous supporter. Je ne doute pas des capacités d'Achiel, mais en fait là il a plutôt tord, même si ce qui s'est passé à New-York est resté là bas, mon caractère lui m'a bien suivis, et Eva s'en repentira. Il lâche doucement mon épaule et décide de continuer : « Ça nous ramène vers ce garçon. Aleksandre? Es-tu sur que rien ne c'est passé entre vous? Je ne sais pas ce qui sait passé à cette soirée mais s'il te regarde différemment qu'avant c'est qu'il y a du avoir quelques chose. Étais-tu dans un état seconde? Avais-tu bu? Pris beaucoup de médicament? La meilleures solution d'après moi c'est que tu en parles avec lui. Je ne peux pas t'aider plus... on arrive alors maintenant à la partie la plus délicate. » Il prend son verre et en joue avec l'eau qui se trouve dedans Ce qui me laisse le temps de réfléchir avant qu'il ne reprenne la parole. Aller parler à Aleksandre ? Très mauvaise idée, je ne suis même pas sûr de moi vis-à-vis de ce garçon, c'est comme si cette partie de moi était verrouillée pour le moment, je ne parviens pas à démêler tout ce qui se passe dans mon cœur et mon esprit. Je ne sais pas s'il s'est réellement rien passé, et en fait je ne veux pas savoir, j'ai toujours peur d'affronter les choses réelles, ce qu'il risque de me dire me terrorise. « Je ne peux te donner une solution toute faite. J'ai bien peur que je n'ai pas de solution, je pense même que tu es déjà allé voir des médecins et que malgré leur analyse, leur conseille tu n'arrives à rien. Cette dépendance, elle est là. Tu es comme un fumeur qui à besoin de sa cigarette, un drogué qui à besoin de sa dose d'héroïne. Je ne sais si avec le temps tout va s'arranger ou empirer. Le mieux est que tu te fasse soutenir part tes amis, essayé à ton rythme selon tes envies d’arrêter. Tu peux toujours essayer de faire des exercice de détente comme le Yoga.. »

Je sais qu'il ne peut m'aider sur tout, pourtant deux de ses conseils me seront utiles. Le fait qu'il parle d'Eva comme ça me rassure à moitié, parce qu'il n'a pas une mauvaise estime d'elle ce qui veut dire qu'elle est capable d'être gentille, peut-être que si elle ne fait pas sa garce je l'épargnerais. Le second c'est à propos d'Aleksandre : c'est vrai que même si ça me fait peur, un jour où l'autre je vais devoir aller lui parler et m'expliquer avec lui, le regard qu'il me lance à chaque fois que l'on se voit pèse lourd sur ma conscience si bien qu'un jour je vais éclater et faire du mal à quelqu'un, et ce n'est pas du tout ce que je veux. J'attrape mon verre et le vide cette fois-ci. Je le pose sur la table et regarde Achiel droit dans les yeux. Peut-être un peu froidement, je n'en sais rien. « Tu as raison, je vais écouter tes conseils, mais en attendant, j'aimerais que tu me montres l'une de tes journées, juste voir ce que tu fabriques toujours tout seul, et au moins ça me changera les idées. » lui proposé-je innocemment. C'est vrai j'ai envie de prendre l'air, et de faire autre chose que la routine qui s'est installée dans ma vie depuis que j'ai déménagé ici. En fait ce n'est pas une proposition, je lui ordonne presque, cependant je ne le fais pas exprès, là je n'y peux rien, c'est la colère qui fait ça, et la tristesse aussi. J'ai envie de me calmer et de penser à autre chose qu'à Alek, Eva, la Grosse Pomme et mes médicaments !

Je le vois presque se tendre, comme si ce que je lui ai proposé n'est pas une très bonne idée. Il termine son verre en une gorgée et d'aller se lever pour le mettre dans l'évier de la cuisine. Non ce sont des signes qui ne trompent pas. Il essaye de faire autre chose pour ne pas se trahir. Je ne suis pas le roi de la manipulation, de la trahison, du mensonge et du complot pour rien après tout. Par contre, je ne vais pas le questionner, s'il veut le cacher, qu'il le fasse, je ne vais pas m’immiscer dans sa vie, même si j'adore savoir tout pour pouvoir faire pression au cas où. Puis le fait que je ne connaisse pas encore assez bien Achiel et qu'il m'aide m'interdit de lui poser la moindre question, puis en plus il ne m'a jamais rien fait de mal .. A part contrer mon pouvoir toute à l'heure, d'ailleurs ça me revient, comment ça se fait ? Aucune réponse, à moins que lui aussi soit un mutant … Mais ça m'étonnerait. « Franchement tu risque t’ennuyer comme je me connais, vu que je n'assiste pas à un cour, je risque de te ramener à la bibliothèque est lire pendant des heures. » C'est vrai qu'en y repensant, je ne l'ai jamais vu en cours, pourtant on a le même âge, enfin je crois. Il passe donc son temps à la bibliothèque à feuilleter des bouquins ? C'est d'un déprimant, je pense que je ne pourrais pas faire ça. Mais je sens que c'est une fausse déclaration, mais une fois de plus, je ne dirais rien.

« J'ai une idée, que dirais-tu de passer une après midi à Adventure World, sa nous changeras les idées. On va essayer d'oublier tout nos soucis et s'amuser comme des gamins! » Sérieusement ? C'est une idée superbement stupide. Mais qui méritait qu'on s'y penche. C'est vrai en réalité, je suis plutôt quelqu'un de mature et jouer dans un parc c'est pas trop ça. En revanche, ça fait toujours du bien de s'amuser, de se détendre et d'oublier le reste quelques instants. Je remplis mon verre avec un petit fond de vodka et le vide d'un coup pour passer la fatigue et regarde le grand blond. S'il veut qu'on y aille, on va y aller. Mais avant ça. Juste un truc. « Si tu veux. On va y aller, mais attends deux secondes, je vais chercher ma veste en cuir dans ma chambre. » lui dis-je en filant rapidement. Lorsque j'arrive dans ma chambre. J'attrape ma veste et dépose mon téléphone portable dans mon coffre que je ferme avec le code approprié. Je ne veux pas être dérangé, et puis au moins je me déconnecterais un peu plus. Je file vers la cuisine et regarde Achiel droit dans les yeux.

« Bon, j'ai cru comprendre que la limo' c'est pas trop ton truc … On y va comment alors ? Je te préviens, je prends pas le métro. C'est affreux la dedans. » lui dis-je en souriant à moitié. Le taxi, la voiture, le bus, ou même à pieds, mais pas le métro, non ça jamais. C'est l'une des choses que je ne supporte pas, les gens bizarres, les odeurs incommodantes, les discussion qui paraissent déplacées. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais essayez d'écouter juste un bout de la conversation des gens qui vous entoure, vous verrez, ça parait tout de suite suspect. J'enfile ma veste et attrape mes clefs. Au puis, le taxi, c'est une bonne solution non ? « On prend le taxi, ça ira plus vite et en plus c'est propre. » dis-je en sortant de mon appartement. Je ferme derrière nous et descends rapidement les escaliers en débouchant dans la rue. Je hèle rapidement le conducteur du véhicule de mes désirs et invite mon compagnon à monter.